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6 juillet 2009

#125 Souffles

Nous marchons main dans la main, boulevard Saint-Germain. Il est presque minuit. Il y a quelque chose de désaccordé en nous. Tu es à mille lieues de moi ou peut-être l'inverse. Paris sous nos pieds et les amoureux qui défilent, défilent et défient le temps qui coule. Nous quittons le boulevard, direction la Seine. Ma main, toujours figée dans la tienne, comme pour espérer l'impossible. Nous descendons les marches, tu te prends au jeu de rêver être un autre. Une autre vie un autre lieu, mais je suis là encore. Tant mieux. Moi j'ai rêvé ces derniers jours. J'ai posé mes yeux sur un autre, sur son corps sur ses lèvres. Et j'ai rêvé un peu plus loin. Pour une fois, je me suis dit "et si...". Je me suis couchée avec le désir d'un autre en moi. Tu étais loin, et je t'ai tué un peu, beaucoup, à la folie. J'ai tué le souvenir des tes reins, de ta tête entre mes cuisses, de tes yeux pleins du désir. J’ai tué notre amour aussi. J'ai fais le deuil de la douceur et l'unique souvenir restant: le moche. Trois jours après, encore Paris, et nous deux à nouveau. Alors, pour tout te dire d'un jour à l'autre l'amour la haine.

Parfois, j'aimerai que tu ne sois pas toi. J'aimerai perdre un peu de moi. Perdre la mémoire des derniers mois aussi. Et puis être vidée du moche. Bord de Seine, deux guitares maladroites, tes mains dans mes cheveux, ma tête non loin du sexe fort. Ta voix d'homme, tes paroles d'homme et cette alchimie qui renaît de nulle part. L'eau coule avec un goût d'éternité. Mais un jour j'ai eu vingt ans, et j'ai appris que l'éternité ne durait pas.

Cet été qui s'annonce, et la peur au fond de mon ventre.

Pour l'instant nous retournons vers le boulevard, ma main toujours accrochée à la tienne, parce que l'amour ne suffit pas. Je ne sais plus quoi faire de nous alors j'espère que tu sauras nous guider. Que tu sauras me garder.

Parce que dans les instants de lucidité, dans les instants d'ivresse je sais que je veux rester là.
Je le dois.

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